Les empêcheurs de tourner en rond
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Les empêcheurs de tourner en rond
De la campagne présidentielle de René Dumont en 74, aux rassemblements du Larzac en 77 suivis de la contestation anti nucléaire de Creys-Malville contre le projet Superphénix (qui fit un mort parmi les manifestants), on assista à la naissance du mouvement écologiste qui s’organisa petit à petit avec beaucoup d’immaturité jusqu’à la fondation des Verts en 84.
Gauchistes nostalgiques de 68 prospérant sur le déclin de l’utopie communiste ou technocrates progressistes aspirant à un autre mode de vie, ce nouveau mouvement social voulant promouvoir l’épanouissement individuel, la protection de la nature, le pacifisme, le féminisme, la libération des moeurs, l’autonomie ou la recherche du temps libre va prospérer sur le crépuscule des 30 glorieuses.
Face à lui, l’Etat encore tout puissant va mener à bien son programme de construction de centrales nucléaires auquel le nouveau mouvement répondra par des sit-in, des affrontements violents revendiquant l’arrêt du programme, la lutte contre la pollution, la protection de la biodiversité et plus récemment la lutte contre le réchauffement climatique et la promotion des énergies renouvelables.
S’organisant petit à petit en mouvement politique autonome à l’instar de leurs homologues allemands sous des désignations très divergentes, Verts, MEI, Génération Ecologie, puis EELV et de nombreuses associations indépendantes, Amis de la Terre, Zadistes, Greenpeace, Soulèvement de la Terre, et bien d’autres représentent une nébuleuse luttant pour une rupture fondamentale dans la marche des sociétés prétextant sauver l’humanité des dangers que l’Anthropocène ferait peser sur l’environnement.
Très vite, les mouvements écologistes choisissent d’investir le champ électoral, un petit groupe de militants déterminés, selon la vieille méthode marxiste-léniniste s’assigne le rôle messianique d’éveiller les masses, appelant à faire de la politique autrement, organisant la résistance à toute occasion, des Universités aux bassines, accueillant une nébuleuse associative aux orientations variées et même des Black Blocs ne recherchant que le Chaos.
Comme toujours des « vedettes » surgissent. Depuis René Dumont suivi de Brice Lalonde, Antoine Waechter, Yves Cochet Dominique Voynet, Noël Mamère succèdent bien vite Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly, et aujourd’hui à l’image de l’inénarrable Greta Thunberg, apparaît l’insupportable Sandrine Rousseau triomphant par ses esclandres à l’Assemblée nationale.
Est-ce à dire que la protection de l’environnement, la lutte contre la pollution, la préservation de la biodiversité, l’aménagement judicieux de l’espace urbain et rural ne sont pas des sujets dignes du plus grand intérêt ? Sûrement pas !
Mais les progrès de la science et non le retour à la marine à voile (autre forme d’éolienne pour l’énergie renouvelable), doivent servir l’humanité.
La bataille de l’énergie fait rage. Or, notre pays s’est distingué par deux axes de développement particulièrement innovants: l’énergie nucléaire et l’énergie hydro-électrique que les écologistes endoctrinés mettent à mal en refusant toute discussion consciente.
Faut-il renoncer à construire un barrage pour préserver un village abandonné alors que l’hydro-électricité serait le seul moyen vraiment écologique de lutter contre le caractère intermittent des énergies éoliennes et photovoltaïques (en remontant l’eau dans les barrages au moment où elles fonctionnent) ?
Faut-il abandonner la filière nucléaire qui par les surgénérateurs sacrifiés par Jospin sur l’autel des écologistes (comme le fit en Allemagne Angela Merkel sous la pression des Verts sans lesquels elle n’aurait pas été réélue pour son troisième mandat au Bundestag) alors qu’ils représentaient la manière la plus élégante de trouver une indépendance énergétique totale, ou les centrales au thorium où notre avance était internationalement reconnue qui auraient permis de petites centrales ne pouvant pas exploser (technologie que vingt ans après les Chinois viennent de promouvoir !) ?
Faut-il abandonner les recherches sur le projet ITER espoir définitif d’une énergie propre inépuisable ou la prospection d’énergies fossiles en eaux profondes alors que nous détenons la zone maritime exclusive la plus vaste du monde ?
Faut-il accepter sans débat les conclusions jusqu’à présent difficilement confirmées du GIEC, organisme plus politique que scientifique, ignorant les variations de l’inclinaison de la Terre sur le plan de l’écliptique ou les cycles de Milankovitch ?
Sur toutes ces questions seul un débat serein entre « sachants » peut éclairer le peuple et lui présenter tous les aspects du choix qui doit ensuite rester soumis à sa décision puisque c’est lui et lui seul qui en assumera les conséquences.
Pierre Chastanier, 8 décembre 2023