La Chienlit !
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La Chienlit !
Je vais commencer mon commentaire sur les évènements tragiques que nous traversons par un rappel de physiologie qui n’est pas sans conséquence.
Avez-vous entendu parler de l’élagage synaptique ?
Le cerveau de l’enfant au cours des premières années de sa vie fait le tri parmi les connexions neuronales qu’il a développées « in utero ». De 1 million de milliards de synapses il va rapidement tomber à 300.000 milliards et les connexions les moins utilisées, qui codent les expériences les moins répétées, vont progressivement être éliminées. Au contraire, celles les plus souvent utilisées vont se renforcer.
Mais le cerveau ne trie qu’en fonction de la fréquence de sollicitation : Si un enfant a été le plus souvent exposé à un vocabulaire rudimentaire, et même si de temps en temps il a pu entendre des personnes s’exprimant avec un langage plus soutenu, le cerveau renforcera la trace des mots qu’il a entendu le plus souvent.
A 1 an, le cerveau a déjà effectué des coupes radicales. A deux ans, il a déjà presque complètement modelé son architecture cérébrale et les structures fondamentales qu’il a conservées deviendront ensuite de plus en plus difficiles à modifier.
Il est donc primordial de doter l’enfant dès sa plus tendre enfance des éléments qui constitueront demain sa langue, sa culture, sa pensée, ses comportements sociaux. Son cerveau largement conditionné par son environnement au cours de la première période de la vie, période de grande opportunité mais aussi de grande vulnérabilité, impose aux adultes de fournir à l’enfant qui vient de naître les conditions qui lui offrent le meilleur, et qui lui évitent le pire.
C’est dire l’importance des jardins d’enfants et de l’école maternelle. Après, il est souvent déjà trop tard !
Nous voilà donc face à une jeunesse issue le plus souvent des quartiers défavorisés qui est déjà quasiment « décérébrée » prête à tout avaler de ce que lui offre son environnement et les réseaux sociaux.
Sans me prendre pour Caton l’Ancien, je vais donc une fois encore rappeler mon « Carthago delenda est » : Si vous ne voulez pas payer pour l’école, vous paierez plus tard pour les prisons !
Un détenu coûte 110 € par jour (40.000 € par an). Un instituteur 1800 € par mois et une auxiliaire de crèche 1300 € par mois ! Si l’effort mis sur l’école empêchait ne serait-ce qu’1 enfant sur 1000 de devenir un délinquant on économiserait plus tard 31.680.000 € par an (110x360x 800) pour chaque année de naissance, sans parler du coût de remplacement des dégradations (mobilier urbain, véhicules, ou autres).
On peut donc se lamenter sur les émeutes d’aujourd’hui, prélude à une possible guerre civile, qui maltraitent nos forces de l’ordre et nos concitoyens, feu sous la braise de 40 ans de renoncement de la prétendue Éducation Nationale, toujours prêt à rejaillir, tant qu’on n’aura pas conjugué le mal à la racine, c’est-à-dire aux jardins d’enfants et aux maternelles tout recommencera toujours.
Et les vieilles méthodes d’autrefois, celles des hussards noirs de la République : discipline, respect des professeurs, soutien des parents, directeur d’établissement doté d’autorité et d’indépendance, personnel d’encadrement mieux rémunéré, uniforme qui nivelle les origines sociales et dispense des élucubrations sur les signes religieux extérieurs, et plus tard bourses au mérite accordées aux élèves puis aux étudiants motivés d’origine modeste pour garantir l’égalité des chances… seront le meilleur garant d’un avenir radieux pour ceux que les circonstances de la naissance ont si mal dotés.
Certes, il y aura toujours des délinquants. Mais ceux-là il faut avoir le courage de les sortir du circuit le temps d’un sevrage, d’une réinsertion, d’une requalification professionnelle, d’un traitement psychiatrique ou, malheureusement, pour certains réfractaires, d’une relégation …définitive.
Pierre Chastanier, 1er Juillet 2023