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La société française

Depuis 68, les choses ont bien changé. Emboîtant le pas de ses étudiants, la société française alanguie dans sa tradition contrastée, à la fois catholique et laïque, son prolétariat docile malgré les secousses du Front populaire et de la guerre, sa population jusque-là principalement rurale, a brutalement « pris la parole ».

Les hiérarchies ont été bousculées, le pouvoir a chancelé, la jeunesse s’est réveillée. Les chocs pétroliers qui ont suivi calmèrent quelque peu les ardeurs juvéniles mais jusqu’aux années 80, la croissance resta active et, bon an mal an, la prospérité économique sous la houlette de Raymond Barre redonna confiance.

La France industrielle transformait et fabriquait encore ! Mais, après les débuts difficiles de l’ère mitterrandienne, un chômage de masse s’est progressivement abattu sur le pays et, depuis 1983, il n’est jamais retombé quoi qu’on en dise au-dessous du seuil des 7%.

La libération sexuelle liée à l’utilisation de la pilule et à la loi Veil sur l’avortement a profondément bouleversé les mœurs malgré, après 81, l’apparition du Sida. La cellule familiale nucléaire, base depuis des siècles de notre société, a beaucoup évolué, augmentation du nombre des divorces, mariages plus tardifs, PACS, LGBT et leurs fiertés, mariages gays, PMA, GPA des mères porteuses, ont profondément modifié ses assises, même si pour de nombreux Français ne serait-ce que pour les militants de « Sens commun » ou de « La Manif pour tous » la famille traditionnelle reste un espace privilégié non comme lieu de partage des valeurs mais plutôt comme lieu privilégié des solidarités .

Malheureusement les temps devenus difficiles ont favorisé l’individualisme. A la solidarité nationale succéda le chacun pour soi. Il est vrai que la mondialisation sauvage survenue après les années 80 et son cortège de pertes d’emplois, conséquence d’un ultra capitalisme triomphant, n’encourageait guère à l’altruisme. Un système social nouveau s’est dangereusement mis en place entre les défavorisés des banlieues, le prolétariat et la petite classe moyenne des Gilets Jaunes et les privilégiés devenant au fil du temps de plus en plus riches.

On s’est progressivement orienté vers un transfert de charges où l’assistanat social a remplacé le travail : « On te paie pour que tu te taises » ! Dans les familles pauvres (8.900.000 personnes soit 14 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté s’établissant à 1100 € par mois pour un couple), résidents de zones dévastées par le chômage, familles rurales, immigrés concentrés dans les zones urbaines, l’espoir a trop souvent disparu et il est grand temps de réagir.

Les émeutes récentes témoignent d’une nouvelle règle insensée : « Ce que nous n’avons pas, on le vole ou on le casse » !

Le système éducatif est à revoir de la Maternelle à l’Université en passant par l’enseignement professionnel si maltraité. C’est la plus impérieuse des réformes à l’heure où le développement de l’IA va bouleverser définitivement l’éducation nationale telle qu’elle est devenue.

Tout doit être consolidé pour ne plus laisser 150.000 jeunes sortir chaque année de la scolarité obligatoire sans diplôme et sans une bonne maîtrise des savoirs fondamentaux. Il faut d’urgence les former aux métiers non-délocalisables pour lesquels au pays des 6 millions demandeurs d’emploi (Cadres ABC) les offres ne trouvent pas toujours preneurs tout en évitant de les conduire vers des métiers qui vont rapidement disparaître.

Il faut aussi dynamiser notre enseignement supérieur et notre recherche pour préparer notre société aux défis de l’avenir. Pensons aux progrès stupéfiants que les asiatiques qui nous devancent aujourd’hui dans bien des domaines ont été capables de réaliser en si peu de temps.  

Une nouvelle démocratie, plus participative, fondée sur le dialogue, doit profondément modifier les rapports entre Français, au sein d’une Europe revisitée qui n’accepte plus le dumping intra-communautaire ou extérieur, qui protège ses ressortissants tout en s’ouvrant sur le monde et qui rétablisse une solidarité nationale (santé, sécurité d’emploi, retraites) basée sur les possibilités effectives de chacun. C’est au sein de cette société réinventée que peut se cimenter, à nouveau, l’indispensable « vivre-ensemble » qui fonde les Nations.

Il est urgent d’agir car les bouleversements technologiques qui s’annoncent (NBIC) vont prendre de vitesse les pays qui ne mesurent pas suffisamment l’importance des changements à venir.

Souhaitons que la France incapable aujourd’hui de retenir ses cerveaux ne fasse pas partie demain de ceux-là !

Pierre Chastanier, 24 Juillet 2023

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