Le grand silence de Marine Le Pen
- Home
- Le grand silence de Marine Le Pen
Le grand silence de Marine Le Pen
Quelle suffisance que de croire ou de dire que le RN est incapable de gouverner et que Marine Le Pen est incompétente !
Quand on rapporte à Éric Zemmour qu’elle aime les chats, il s’esclaffe en répondant que, lui, préfère les livres et ensuite il se demande pourquoi elle s’oppose, par la voix de Jordan Bardella, à tout accord avec Reconquête !
Marine Le Pen ne veut pas gagner les Législatives, elle veut augmenter significativement son nombre de Députés à l’AN et récupérer ainsi les fonds importants qui en dépendent (1.5 € par voix obtenue payés chaque année pendant 5 ans et 37.000 € par parlementaire élu, soit le véritable trésor de 25 millions d’€ annuel : de quoi lui permettre de ne plus avoir à contracter des emprunts auprès d’une prétendue banque russe).
Mais 250 Députés lui suffiraient largement car elle ne veut pas pour autant disposer d’une majorité absolue à l’AN qui la forcerait à accepter durablement que Jordan Bardella devienne Premier Ministre et elle sait très bien, car elle a une connaissance approfondie des arcanes de la vie politique, que ce serait pour elle la plus sûre façon de perdre les Présidentielles de 2027.
Deux exemples :
- En 1986 Mitterrand battu aux Législatives appelle comme Premier Ministre Jacques Chirac qui du coup perdra les Présidentielles de 1988
- En 1997 Chirac battu aux Législatives appelle comme Premier Ministre Lionel Jospin qui du coup perdra les Présidentielles de 2002
Un Premier Ministre quel qu’il soit, même disposant à la Chambre d’une majorité absolue ne peut pas gouverner facilement avec un Président qui lui est hostile (Edouard Balladur et Lionel Jospin en ont fait les frais). De plus en période de conflit sur guerre d’Ukraine c’est encore le Président qui a la main grâce aux pouvoirs spéciaux (législatif et exécutif) qui lui sont conférés (Art 16 de la Constitution).
Par ailleurs la situation dans laquelle nous a conduit l’incapacité (cette fois manifeste) des gouvernements Macroniens successifs (jamais autant de manifestations populaires, jamais autant d’endettement, jamais autant d’abandon de la souveraineté française…) interdira à un Premier Ministre d’agir efficacement contre le Président, Jordan Bardella pas plus qu’un autre, alors même que la situation financière de la France n’a jamais été aussi catastrophique.
Après trois ans d’usure au pouvoir, cette fois le peuple considérerait sûrement que le RN ne sait pas gouverner et s’en serait fini des espoirs présidentiels de Marine Le Pen.
Arriver avec une majorité relative même si Marine Le Pen autorise momentanément Jordan Bardella à aller à Matignon lui permettrait très vite de démontrer que l’Assemblée est ingouvernable et comme le Président n’aurait plus la possibilité de dissoudre à nouveau avant 1 an (Juin 2025) il ne resterait alors à Emmanuel Macron qu’une seule solution : démissionner.
On peut même ajouter qu’en cas de majorité relative, Jordan Bardella serait exclu par une motion de censure dès sa déclaration de politique générale.
Marine Le Pen pourrait ainsi espérer être élue Présidente beaucoup plus tôt dès 2024, elle bénéficierait alors de la volonté populaire de donner une majorité à la nouvelle Présidente (On ne parlerait plus de RN – un mot qui repousse – mais de Majorité Présidentielle) et aurait 5 ans devant elle en disposant de tous les pouvoirs que la Vème République attribue au Chef d’Etat, pour réformer le Pays et tenter de le remettre sur ses rails.
Quelques exemples de dispositions qu’elle pourrait prendre et que Jordan Bardella, Premier Ministre d’Emmanuel Macron serait dans l’impossibilité d’imposer :
Lancer un référendum sur l’immigration, sujet qui recueillerait une majorité importante de voix et jugulerait immédiatement toute tentative vociférante de l’opposition d’Extrême-Gauche l
Rétablir le contrôle de nos frontières en ne permettant la libre circulation que pour les citoyens européens (En Angleterre ou aux USA n’est-ce pas pire ?)
Revoir après un audit irréprochable la situation financière des retraites (COR) et modifier les annuités requises en fonction de la pénibilité et de la dangerosité des professions (diminution pour les égoutiers et les ouvriers du BTP, augmentation par exemple pour les cadres supérieurs ou les banquiers).
Diminuer le nombre de fonctionnaires en ne remplaçant pas les départs à la retraite et en faisant participer au service public les bénéficiaires de l’aide sociale et les chômeurs après une durée suffisante de recherche d’emploi infructueuse. (A noter que chaque embauche coûte en moyenne 3.5 millions d’€ pour 73 ans de présence budgétaire (y compris les pensions de réversion, dont 31 ans de non-activité). Comme nous avons par rapport à l’Allemagne 1 million de fonctionnaires de plus faites le calcul : 3.500.000 * 1.000.000 = 3500 milliards d’€ certes sur 73 ans mais ce montant titanesque ne vous rappelle-t-il rien ?)
Exiger de la Commission Européenne, du Conseil d’Etat et du Conseil Constitutionnel une révision des décisions prises par l’UE en contravention avec les Traités (ils n’ont jamais autorisé la majorité qualifiée ou la réglementation autoritaire et européenne des coûts de l’énergie)
Réindustrialiser le pays pour lutter contre le chômage et contre le déficit abyssal de notre Commerce Extérieur tout en reprenant en main les activités stratégiques qu’on a abandonnées à des investisseurs étrangers (Alstom par exemple)
Refuser la pénétration sur le territoire français de produits ne respectant pas les normes que NOUS imposons à nos agriculteurs ou à nos PME
On pourrait multiplier les exemples ce que je ferai de façon détaillée dans de prochains éditos.
Ce raisonnement peut sans doute vous surprendre. La suite nous dira s’il est exact !
Pierre Chastanier, 12 juin 2024