Les petites querelles à l’heure des grands défis !
Les petites querelles à l’heure des grands défis !
Chaque interview donnée par une personnalité qualifiée d’Extrême Droite (Marine Le Pen, Jordan Bardella, Éric Zemmour, Marion Maréchal) sur quelque chaîne que ce soit est l’occasion de questions perfides, d’allusions incongrues, d’interruptions constantes, de blocage de parole par le fait de journalistes qui se croient malins et qui, à la solde de leurs oligarques respectifs puisque clairement, seule leur carrière les intéressent, cherchent à déstabiliser leurs invités, à interdire tout dialogue à tel point qu’ils finissent paradoxalement par les rendre sympathiques et par leur attirer les faveurs du public.
Les altercations à l’Assemblée nationale entre des « Députés » de la France Insoumise dont le comportement nous fait honte et amène des observateurs étrangers à se dire « Mais où va la France ? » et leurs collègues des autres partis à propos de Gaza ou des attaques meurtrières sur le territoire national nous font craindre une dérive vers des conflits ethniques pouvant déboucher sur une véritable guerre civile.
Et pendant ce temps, la guerre d’Ukraine, le drame israélo-palestinien, la montée du piège de Thucydide entre la Chine et les USA, les forces centrifuges qui vont disloquer l’Union Européenne transformée indûment en protectorat américain, et tant d’autres conflits à travers le monde devraient nous forcer à dominer ces guerres picrocholines et à nous demander quelle place la France prétend encore jouer dans le concert des nations alors que nos élites ont depuis longtemps abandonné toute tradition gaulliste.
Quand un navire turc d’exploration pétrolière flanqué de bâtiments de guerre s’avance impunément dans la Zone Économique Exclusive grecque, Emmanuel Macron peut bien montrer ses gros bras en déployant (très provisoirement) deux Rafale, un porte hélicoptère et une frégate, Erdogan ose l’inviter à passer « un examen de santé mentale ».
Qui se serait permis d’insulter De Gaulle de la sorte ?
Il va falloir choisir.
Ou la France par son histoire, sa culture, ses apports à l’humanité tout entière, prétend conserver un message universel lui permettant d’exister encore dans le regard des autres nations ce qui impose d’être respectée à l’intérieur et à l’extérieur, de maintenir son intégrité territoriale et ses zones d’influence,
Ou elle se contente de vivre du souvenir de ses gloires passées au sein d’une Europe docile sous parapluie américain, prête à subir sans réagir, puisque toute volonté d’engagement disparaît, les sanctions économiques (affaire BNP Paribas par exemple et les 9.8 milliards d’amendes illégalement imposées) que lui infligent les USA.
Autre exemple : l’Europe accepte de payer ses achats de pétrole et de gaz en dollars et non en euros et contribue ainsi à résorber l’inflation américaine puisque celle-ci peut indéfiniment rétablir ses comptes en imprimant des billets qui, par obligation, trouveront toujours preneurs. Elle sait le sort qui a été réservé à l’Iran, l’Irak, la Libye qui ont tenté de s’affranchir de cette contrainte. Qu’en sera-t-il demain si la Chine veut tenter d’imposer le Yuan à ses partenaires commerciaux ? Les USA n’oseront sans doute pas l’attaquer mais s’en prendront à ses fournisseurs que ce soit l’Iran, l’Arabie Saoudite, le Qatar ou les Emirats.
Notre influence en Afrique disparaît au profit des Chinois, des Américains et des Russes. Nous acceptons que nos Ambassadeurs soient molestés dans des pays que pourtant nous défendons militairement. Ainsi quand la junte malienne a décidé d’expulser sous 48 heures notre ambassadeur à Bamako, Paris a prétendu qu’on le rappelait !
Might is Right ! (La Force est le Droit) et la vérité sort toujours de la bouche du canon.
Pierre Chastanier, 15 novembre 2023