L’Euro : monnaie commune ou monnaie unique ?

L’Euro : monnaie commune ou monnaie unique ?

Certains d’entre vous m’ont demandé de préciser ma pensée sur la question de l’Euro : monnaie commune ou monnaie unique. Il y a en effet une grande différence entre les deux.

Une monnaie commune est une monnaie partagée entre plusieurs Etats avec un taux d’échange de 1 pour 1. Ce qui est actuellement le cas au sein de la zone Euro. Avec 1 € français vous pouvez acheter en Allemagne la même chose que si vous aviez 1 € allemand. Mais chaque pays conserve sa Banque centrale qui garantit les devises échangées avec les banques centrales voisines. Ainsi la Banque de France garantit les transactions faites en Euros Français auprès de la Bundesbank et inversement. La BCE ne fait qu’harmoniser les rapports entre banques avec pour mission de limiter l’inflation tant qu’elle le peut et les différences de solvabilité entre les différents pays de l’Union.

Mais ces différences entre économies font que la Bundesbank en a marre de voir s’accumuler les garanties des banques centrales des pays du Club Med (la manière ironique pour ne pas dire méprisante dont les Allemands qualifient les pays du Sud (France, Italie, Espagne, Portugal, Grèce) dont la BCE peut de moins en moins racheter les créances compte tenu des débordements observés.

En pourcentage du PIB ces dettes qui devaient rester inférieures à 60% du PIB de chaque pays s’établissent maintenant comme suit :

Dette en % du PIB pour chaque pays de l’UE

Belgique 106,0 Bulgarie 21,5 Tchéquie 44,3 Danemark 30,2 Allemagne 64,6 Estonie 18,5 Irlande43,1 Grèce 166,5 Espagne 111,2 France 111,9 Croatie 66,5 Italie 142,4 Chypre 85,3 Lettonie 39,5 Lituanie38,1 Luxembourg 28,2 Hongrie 75,2 Malte 50,7 Pays-Bas 46,9 Autriche 78,6 Pologne4 8,4 Portugal 110,1 Roumanie 48,2 Slovénie 70,5 Slovaquie 59,6 Finlande 74,6 Suède 30,7

La moyenne de l’UE est de 83,1% et celle de la Zone euro de 90,3%

On se souvient qu’il y a peu Marine Le Pen envisageait de quitter l’Euro (Frexit) avant de s’apercevoir que cette position n’était pas partagée par beaucoup de Français qui s’étaient habitués à la monnaie commune. Elle est vite revenue sur ses positions. Même chose pour Éric Zemmour.

Une monnaie unique est comme son nom l’indique une monnaie garantie pour tous les Etats d’une Fédération par la Banque centrale de celle-ci. Ainsi la Fédéral Reserve garantit le dollar quel que soit l’État américain d’où il provient.

Il ne peut donc y avoir de monnaie unique que dans un Etat fédéral. Autrement dit une institution commune consistant en une superstructure qui embrasse tous les Etats constituants sous sa souveraineté, institution au sein de laquelle ils se sont agrégés en acceptant un statut de totale dépendance librement consentie.

Autrement dit : À chaque Nation sa monnaie. L’Etat fédéral est une Nation et d’ailleurs la mal nommée Confédération helvétique est en fait un état fédéral.

Il va donc falloir choisir : Souveraineté ou Monnaie ! Mais le choix ne sera peut-être pas celui auquel on pense. Croyez-vous en effet que les retraités allemands, hollandais, danois ou suédois, les cigales du Nord vont longtemps accepter de voir leurs économies en Euros fondre comme neige au soleil pour garantir les fourmis du Sud ?

Moi pas !

Un conseil : chaque membre de la zone euro peut ouvrir un compte dans une banque d’un autre pays de l’Union. Pour ne pas être taxé de fraude fiscale, il suffit de le déclarer.  Vos Euros français transférés en Allemagne, Luxembourg, Danemark, Pays-Bas, Suède deviendront automatiquement des Euros allemands, luxembourgeois, danois, hollandais, suédois et si un jour ça casse vous récupérerez un patrimoine qui n’aura pas subi la dégringolade possible des pays du Sud.

Autre façon plus patriotique de réagir : renvoyer dès que possible les incapables qui nous gouvernent pour mettre en place un Gouvernement rétablissant notre prospérité, nos finances, notre industrie, notre système éducatif, notre système de santé, notre sécurité, nos comptes sociaux.

« Vaste programme » comme dirait De Gaulle.

Il est vrai que le jour où il prononça ces paroles mémorables c’était fin 44 au moment ou entrant dans une salle de réunion du Boulevard Saint-Germain il entendit les participants qui criaient : « Mort aux Cons » !