Ne pas s’exciter sur l’âge du capitaine !
Ne pas s’exciter sur l’âge du capitaine !
On sait que les jeunes Français boudent la vie politique, témoin le taux d’abstention de 40% des moins de 34 ans aux dernières présidentielles et celui, aux dernières Législatives, de 71% chez les 18-24 ans et de 65% chez les 25-34 ans !
Quelques benjamins, malgré cela, s’engagent en politique et en dehors des « jeunes leaders français » Jordan Bardella, Gabriel Attal, Marion Maréchal, François-Xavier Bellamy » qui n’ont rien à voir avec les « Young leaders » de la French-American Foundation que furent les Emmanuel Macron, Edouard Philippe, François Hollande et autres Alain Juppé, on remarque dans l’hémicycle Tematai Le Gayic 21 ans et Louis Boyard 22 ans chez les Insoumis, Pierrick Berteloot 24 ans au RN et Charles Rodwell 25 ans au groupuscule Ensemble de la Gauche alternative.
Des mouvements politiques de jeunesse ont malgré tout pris naissance depuis quelques années, tels que: « Les jeunes avec Macron » ou « Génération Zemmour », ainsi que plusieurs mouvements associatifs proches de la Nupes et des Écologistes.
Est-ce pour tenter de ramener les jeunes à s’intéresser à la politique qu’Emmanuel Macron a appelé à Matignon Gabriel Attal. Franchement je ne le crois pas.
Je ne connais pas ce dernier mais a priori il a l’air plutôt sympathique. Qu’il ait les dents longues, c’est le cas de toute cette nouvelle génération inspirée par l’aventure plutôt extraordinaire d’Emmanuel Macron.
Des parcours qui se révèlent parfois à l’opposé l’un de l’autre comme, par exemple, Stanislas Rigault 22 ans (Génération Zemmour) lycée militaire de La Flèche puis études de droit à l’Institut catholique de Vendée fondé par Philippe de Villiers et Louis Boyard, syndicaliste lycéen puis militant étudiant et ex-vendeur de drogue (selon son propre aveu), élu Député LFI à 21 ans.
Tous ont en commun de se déchaîner sur les réseaux sociaux. 72% des 15-25 ans déclarent d’ailleurs avoir une relation addictive avec leur mobile et nos politiques pour ne pas être dépassés twittent à longueur de temps, pour rester « branchés » ou pour se justifier.
Ainsi une loi visant à instaurer le repas à 1€ pour les étudiants ayant été repoussée par 184 voix contre 183 voix Pour, a déclenché l’ire de Louis Boyard qui a publié sur Twitter la liste de tous les Députés ayant refusé cette proposition. On devine la suite !
On comprend bien les angoisses des jeunes, faire de bonnes études, trouver du travail, pouvoir s’offrir un logement, et c’est bien sûr aux politiques de prendre en compte ces revendications.
Mais la jeunesse n’est pas tout. Est-il possible de s’impliquer dans la vie d’un pays dans l’inculture la plus totale (selon un récent sondage, la moitié des jeunes de 16 à 24 ans ne savent même pas que la Révolution française a commencé en 1789 !). Est-il possible de gouverner un pays sans la moindre connaissance des affaires internationales, sans la moindre expérience de gestion des affaires publiques, sans avoir pu mener à son terme au moins une seule mission vous ayant été confiée (C’est ce qu’on reproche à Gabriel Attal).
On se souvient des paroles de quelques vieux politiques à l’encontre du Président Macron, Gérard Collomb, ancien Maire de Lyon, l’ayant quitté alors qu’il avait été l’un de ses premiers supporters en raison de son désaccord avec sa politique migratoire, Hubert Védrine s’interrogeant dès 2017 sur ses capacités à faire face à la rue et aux syndicats, Bernard Cazeneuve le haranguant sur le ton « Laisse-moi t’expliquer la vie petit ! » Philippe de Villiers un temps son soutien qui ne cache plus sa déception, François Asselineau, ancien candidat aux présidentielles de 2017, exhortant la France à quitter l’UE, et bien d’autres, tous surdiplômés, extrêmement cultivés, blanchis sous le harnais, qui ont au moins eu le mérite de ne jamais tremper dans des affaires louches ou servi des intérêts personnels. Même François Bayrou sans qui Macron n’aurait jamais été élu, sonne une charge contre lui : « Je crois que gouverner, ce n’est pas gouverner au nom du Peuple pour un temps défini mais gouverner avec le peuple ! »
Alors que Chirac et Sarkozy ont tous deux été condamnés par la justice, que de nombreux Députés et Ministres ont déclenché des scandales (on se souvient de la série d’affaires du premier quinquennat Macron) … De Gaulle (qui payait son coiffeur et son électricité à l’Elysée) doit se retourner dans sa tombe !
Mais j’ai rappelé à quel point la situation politique, économique et sociale de la France était aujourd’hui préoccupante.
Il n’est plus temps de savoir si par la grâce d’un visage juvénile on pourra éliminer nos problèmes. Il est urgent de se ressaisir et comme on juge un arbre selon ses fruits on voit bien que le Macronisme a fait son temps.
Ceux qui croient que Gabriel Attal pourrait être le « Dmitri Medvedev » d’Emmanuel Macron se trompent. L’ère du Macronisme est passée. Il ne finira peut-être même pas son mandat. Ou une motion de censure l’obligeant à dissoudre l’Assemblée ramènera éventuellement une majorité nouvelle (de Droite par exemple) qui l’obligera à terminer en cohabitation.
Ceux qui espèrent en la France, ceux qui veulent qu’elle retrouve sa juste place dans le concert des Nations savent bien que sans reconquérir sa souveraineté, sans redresser son économie défaillante, sans réindustrialiser le Pays et redonner à l’agriculture la place qu’elle n’aurait jamais dû perdre, sans restaurer l’autorité de l’Etat, ramener un climat d’entente et de sécurité, ajuster les problèmes migratoires et contribuer au développement économique de la Francophonie, sans relever le niveau perdu de notre éducation nationale, sans rendre à notre médecine une place de premier rang, rien ne pourra être durablement accompli.
Mesdames et Messieurs les Politiques, prenez acte de la situation catastrophique du pays et mettez-vous à la tâche pour résoudre les problèmes les plus urgents, sabrez dans les dépenses de l’Etat et d’abord dans le train de vie que vous vous octroyez.
Gabriel Attal, PM à 34 ans bénéficiera-t-il quelle que soit la suite de sa carrière pendant peut-être plus de 50 ans d’ »avantages ultérieurs attachés à la fonction » même s’il ne l’exerçait que quelques mois comme ce fut le cas pour Bernard Cazeneuve (Prime de départ, Secrétariat particulier jusqu’à 67 ans et à vie, véhicule avec chauffeur et prises en charge des dépenses afférentes…) Aujourd’hui Edith Cresson, Edouard Balladur, Lionel Jospin, Laurent Fabius, Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin, François Fillon, Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Edouard Philippe, Jean Castex et maintenant Elisabeth Borne en profitent honteusement.
On parle de nos hyper-riches. C’est vrai que si Bernard Arnault distribuait l’intégralité de sa fortune (170 milliard d’€) aux Français cela ne ferait finalement que 2500 € par personne qui d’ailleurs seraient pour l’essentiel sous forme d’actions dont la revente pourrait être aléatoire.
Mais tout compte et c’est d’abord la gabegie de la fonction publique qui nous anéantit. Avec 4.700.000 fonctionnaire l’Allemagne administre 83 millions d’habitants et il en faut 5.700.000 c’est-à-dire 1 million de plus pour administrer en France 67 millions d’habitants. Or, l’évaluation du coût financier pour l’État d’un fonctionnaire pour toute la durée de sa carrière (à partir de sa prise de fonction et jusqu’à sa mort) a été établie à 3,5 millions d’euros. Ce chiffre tient compte de la rémunération, des charges, des frais de formation, de transport, de la retraite. Si on ramenait le nombre de fonctionnaires français au même niveau que celui de nos voisins allemands (soit 1 million de moins) on économiserait 3500 milliards d’€ c’est-à-dire plus que la totalité de notre dette publique
Pierre Chastanier, 11 janvier 2024