Peut-on continuer à vivre ensemble ?
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Peut-on continuer à vivre ensemble ?
Les évènements qu’on nous décrit chaque jour et la manière dont nous les appréhendons nous amènent à nous interroger sur un point crucial : Sommes-nous encore assez proches les uns des autres pour pouvoir continuer à vivre ensemble ?
Certes en 2000 ans d’histoire, Gaulois contre Romains, Chrétiens contre Barbares, Nobles contre Peuple, Royalistes contre Républicains, Dreyfusards contre Antidreyfusards, Collabos contre Résistants, Libéraux contre Communistes, nous en avons vu des affrontements au sein des peuples qui ont colonisé la France.
Mais aujourd’hui, entre Conservateurs-Libéraux de Droite et d’Extrême Droite et Radicaux Ecolo-Insoumis de Gauche et d’Extrême Gauche, le dialogue est devenu si difficile que sur de trop nombreux points l’incompréhension monte, telle la vapeur dans une cocotte-minute !
La Macronie a détruit la France.
En constituant le groupe central du « En même temps » qui n’a jamais voulu réunir la coalition majoritaire qui avec la Droite (Combien de fois ne l’ai-je suggéré !) ou avec la Gauche aurait pu durablement gouverner et décevant tout le monde en ne réglant aucun des problèmes graves auxquels le Pays est confronté (pouvoir d’achat, sécurité, immigration, retraites, soins, énergie, dette…), ce mouvement a entraîné la crispation et la radicalisation et de l’Extrême Droite avec aujourd’hui 89 Députés RN malgré l’absence de proportionnelle et de l’Extrême Gauche avec ses funestes 137 Députés d’une alliance pourtant purement électorale : Nupes !
Or, la Vème République est conçue pour fonctionner avec deux grands Partis, une majorité et une opposition aptes l’un et l’autre à se succéder au pouvoir comme ce fut le cas de De Gaulle à Sarkozy (Déjà sous Hollande les frondeurs allaient préparer l’arrivée de Macron)
Depuis la machiavélique manipulation de François Mitterrand dressant deux Droites l’une contre l’autre (dont les effets sont toujours sensibles) les électeurs du Front National sont passés de 0.74% au premier tour des présidentielles de 1974 à 41.46% au second tour de celles de 2022, laminant les LR avec les 4.7% de Valérie Pécresse.
La Droite si elle veut reprendre le pouvoir sans jeter la France dans le chaos, ce qui sera immanquablement le cas si Marine Le Pen finit par l’emporter seule (A 41% l’écart entre 0.74% et 51% s’est déjà considérablement réduit !) n’aura qu’une solution : réaliser enfin une large Union des Droites et du Centre sur la base d’un programme de gouvernement à négocier entre toutes ses composantes en espérant qu’en face le PS, récupérant ses transfuges partis en Macronie, renaîtra aussi de ses cendres pour qu’une Gauche sensée et crédible dialogue à nouveau face à une Droite Unie dans le nécessaire débat démocratique dont la République a besoin.
Je n’ai personnellement jamais voté pour l’Extrême-Droite et je considère que si Marine Le Pen arrivait seule au pouvoir la France revivrait aussitôt les pires pages de son histoire. Pourtant ses thèses progressent : Sécurité, Immigration, Pouvoir d’achat, Retraites, Souveraineté nationale et beaucoup finiront par dire : Pourquoi ne pas l’essayer après les si nombreuses déceptions vécues avec tous les autres ?
Il suffirait de bien peu des 57% d’abstentionnistes pour renverser le scrutin !
Mais ce populisme ferait aussitôt coaguler une opposition violente écolo-insoumise ouverte à tous les extrémismes: immigrationniste, anti-policière, prodigue d’assistanats sociaux, anticapitaliste, racialiste, n’hésitant pas à justifier tous les débordements des Black Blocs dans des manifestations qui deviendront quasi quotidiennes.
Or, une Droite extrême, si elle devenait majoritaire, devrait obligatoirement réagir et, disposant de la violence légale, ce serait la Révolution !
Si les LR une fois sortis de leur réorganisation, l’UDI, Debout la France, Reconquête, les petits partis de Droite essayaient enfin d’ouvrir des pourparlers avec le RN (François Mitterrand le fit bien lui au moment de l’Union de la Gauche avec le PC) une voie nouvelle pourrait peut-être, malgré bien des difficultés, émerger de ces discussions, prélude à l’élaboration d’une éventuelle coalition gouvernementale.
Mais si la Droite classique maintient ses haut-le-cœur devant toute idée de discussion avec Marine Le Pen et avec Éric Zemmour alors on repartira dans le marasme du tripartisme jusqu’à ce que le pays finisse par se diviser profondément entre des blocs irréconciliables, anti-immigrationnistes, souverainistes, populistes, sécuritaires, conservateurs d’un côté et immigrationnistes, révolutionnaires, antifas, écoterroristes, communautaristes de l’autre.
Ces blocs pourront-ils vivre longtemps côte-à-côte sans guerre civile ? J’en doute !
Pierre Chastanier, 3 février 2024