Remuer des idées. Pourquoi ?
Remuer des idées. Pourquoi ?
Au fil de mes éditos, j’énonce sur tous les sujets concernés par la politique française, des idées susceptibles d’être discutées, approuvées, réfutées, amendées et éventuellement utilisées par les forces en présence.
Vous l’avez noté, je m’inscris dans une vision de la droite sociale héritière de la tradition gaulliste et en paraphrasant Vladimir Poutine, je pourrais dire : « Si on n’est pas de gauche à 20 ans c’est qu’on n’a pas de cœur mais si on n’est pas de droite à 50 ans c’est qu’on n’a pas de tête » !
En fait, j’ai longuement penché de 1989 à 2017 pour un Gouvernement d’Union Nationale. J’ai peut-être même été l’un des premiers à avoir parler de « Parti social-libéral » avant d’être effaré par la stupidité de Jacques Chirac, que jusque-là j’aimais bien, pour n’avoir pas saisi l’exceptionnelle opportunité de le faire en 2002 lorsqu’il avait rassemblé 82.21 % des suffrages exprimés.
J’ai cru un temps (pas long) que le Ni-Ni d’Emmanuel Macron pourrait à nouveau remplir ce rôle mais j’ai très vite déchanté. Il recherchait non pas l’union de forces distinctes coopérant en se coalisant dans l’intérêt du pays mais le pouvoir jupitérien qui lui serait conféré par un parti godillot à ses ordres pour lui permettre de servir ses mandants !
Je suis maintenant convaincu que la démocratie doit se nourrir du débat d’idées, permanent, respectueux et contradictoire de deux forces concurrentes Droite et Gauche pouvant, selon la volonté des Français, se succéder au pouvoir.
Je crois aussi à la nécessité d’un arbitre susceptible dans les moments de tension de tenter de rapprocher les points de vue tout en disposant du pouvoir souverain de dissolution si les circonstances l’exigeaient.
C’est pourquoi, je pense que l’élection pour 7 ans non renouvelable d’un Président de la République au suffrage uninominal à un seul tour (Primus inter pares) qui, étant rarement majoritaire, pourrait pleinement jouer ce rôle d’arbitre, conjugué à l’élection pour 3 ans et demi, donc renouvelable à mi-mandat, d’une Assemblée Nationale à la proportionnelle départementale ou au scrutin uninominal à deux tours (à condition d’imposer à chaque parti avant le premier tour de déclarer à quelle coalition il adhérera au second (Droite ou Gauche en France comme Républicains ou Démocrates aux USA, Conservateurs ou Travaillistes au Royaume Uni) remplirait au mieux les nécessités institutionnelles dont nous avons besoin.
La Droite doit profondément se régénérer : elle ne peut maintenant le faire qu’au sein d’une coalition entre un RN encore marqué malheureusement de l’empreinte de Jean-Marie Le Pen, du mouvement d’Éric Zemmour risquant d’avorter du fait des prises de positions hasardeuses qu’il a cru pouvoir prendre sur certains sujets, d’un LR en perdition (même s’il lui reste encore 61 représentants) qui ne se remettra pas du score de Valérie Pécresse, de l’inconsistance de quelques mouvements marginaux comme Debout la France ou devenus marginaux comme l’UDI depuis le départ en Macronie du Modem. Heureusement pour elle, elle a la faveur du peuple.
La Gauche doit profondément se régénérer également : ce ne sera pas facile autour d’un mouvement extrémiste comme La France Insoumise, avec des écologistes franchement déjantés, pitoyablement entraînés par des Sandrine Rousseau, un PCF qui tente encore vainement d’éviter la noyade, de Radicaux quasiment disparus et d’un PS qui ne représente plus que quelques élus locaux en perdition.
Amis de Droite et de Gauche, au travail, resserrez les rangs, proposez à nos concitoyens des caps crédibles, prenez la mesure des problèmes qu’il faut régler au plus vite :
- Pouvoir d’achat plus justement réparti par une nouvelle politique sociale et fiscale
- Sécurité sur l’ensemble du territoire
- Politique sanitaire reposant sur la qualité et la solidarité
- Refonte d’un système scolaire et universitaire faisant actuellement honte à la France
- Réindustrialisation du pays
- Protection de l’indépendance nationale en matière d’énergie
- Libération et Restructuration de l’Agriculture et du maintien des territoires
- Assistanat social revu dans un sens plus participatif
- Politique étrangère en faveur de la paix, du développement de nos ex-colonies et d’une vision multilatérale du monde
- Union européenne réformée pour tenir compte à la fois de l’exigence de la coopération et de la souveraineté des Etats
- Frexit en cas d’obstruction.
Pierre Chastanier, 1 février 2024