Restaurer l’autorité à l’école !

Après les deux assassinats de Samuel Paty et de Dominique Bernard, le monde des professeurs et des personnels de l’Education Nationale reste anéanti par la tristesse, le déferlement de propos abjects sur les réseaux sociaux, l’indifférence des parents et le faible soutien de l’administration même si le nouveau Ministre veut montrer sa détermination.

 

Un professeur doit apprendre à ses élèves à lire, écrire, compter, penser avec rigueur, vivre en société, être capable d’esprit critique.

 

Tâche impossible pour celui ou celle qui arrive chaque matin dans sa classe en craignant l’élève violent qui lui fait peur (il y en a souvent un… parfois plusieurs) et qu’il ne pourra évacuer car il ne sera suivi ni par son Proviseur (pas de vagues) ni par son conseil de classe (couard), car il craindra la riposte des parents, le mauvais coup dans la rue sur le chemin du retour, le harcèlement sur les réseaux sociaux.

 

Cette crainte, partagée par de nombreux enseignants et enseignantes, empêche de faire de l’École cet espace de liberté, de gaité et de confiance indispensable à la formation des jeunes esprits.  

 

Va-t-on relever les erreurs du passé : Collège unique mêlant des enfants doués qui perdront leur temps et des enfants retardés qui de bénéficieront pas d’un enseignement adapté à leurs manques de capacités (alors que les « bons collèges » coûtent moins cher que les établissements d’éducation prioritaire !), abandon des redoublements qui abaissent le niveau, faux désir de mixité sociale où les parents qui le peuvent changeront vite d’établissement, absence de tutorat, ignorance des progrès des sciences cognitives qu’on croit résoudre par un vague équipement en tablettes informatiques, discussions infinies dans les Instituts de formation sur des sujets de « pédagogisme » comme le « dialogisme expérientiel (sic) » qu’on aurait mieux fait de remplacer par des cours de self-défense… ?   

 

Après le choix inconséquent d’un Ministre Woke, qui pourtant n’oubliait pas d’envoyer ses propres enfants à l’École Alsacienne, Gabriel Attal ne devra pas se contenter de montrer l’architecture de ses muscles striés, mais devra revaloriser sérieusement la position des enseignants (considération, protection efficace, salaires nettement revalorisés, formation aux techniques nouvelles, encadrement du tutorat scolaire, autorité réaffirmée auprès des parents d’élèves rappelés à leurs responsabilités éducatives, lutte contre les réseaux sociaux, …).

 

Dans un pays, la France, qui grâce à la « Flat Tax » est désormais qualifié de « paradis fiscal pour milliardaires » (leur taux d’imposition sur les produits financiers tombe à 12.5% avant la CSG-CRDS contre le taux maximum de 45% + CSG de 9.7% des salariés de la classe moyenne supérieure) on ne rattrapera pas notre niveau pitoyable au classement PISA (France 23^ème – Chine 1^ère) sans revoir  considérablement les rémunérations de nos enseignants qui en partie conditionnent leur recrutement (Quel Agrégé de Mathématique sera assez fou pour préférer le Collège aux GAFA ?)  

 

On ne fera pas l’économie d’une réforme en profondeur qui tiendra enfin compte des avancées fondamentales en Neurosciences et en IA (Un Professeur sauf à le payer de sa poche ne peut même pas être abonné à ChatGPT)

On ne réservera pas à ceux qui peuvent le déduire pour 50% de leurs impôts jusqu’à 15.000 € par an les coûts payés à des « Académies » privées pour les cours particuliers.

 

On ne laissera pas un enseignant pénétrer dans une classe difficile sans être assuré parce qu’il sait se défendre où parce qu’il sait que son administration le soutiendra qu’il pourra éjecter immédiatement l’élève perturbateur ou violent qui l’empêche de faire son cours, les radicalisés qui refusent les règles républicaines, les enfants de parents agressifs prêts à mentir pour avoir leur soutien (on se souvient de l’engrenage terrible qui a couté la vie à Samuel Paty, à partir du mensonge d’une élève)  

 

Les Hussards noirs de Péguy étaient d’abord des Hussards. On l’a trop oublié.