Sandbox

Sandbox is a multipurpose HTML5 template with various layouts which will be a great solution for your business.

Contact Info

Moonshine St. 14/05
Light City, London

info@email.com
00 (123) 456 78 90

Learn More

Follow Us

Sortir de la nasse de la guerre d’Ukraine

Je ne reviendrai que brièvement sur l’historique de la révolution orange de 2004 clairement organisée avec l’aide des USA qui après avoir contesté l’élection présidentielle du pro-russe Ianoukovytch allait porter au pouvoir le pro-européen Iouchtchenko.

Après la révolution des roses en Géorgie en 2002, c’était un nouvel épisode de la lutte d’influence entre Moscou et Washington qui enflammait la région.  

Avec le soutien de la National Endowment for Democracy fondée sous Reagan, qui avait déjà fait chuter Milosevic en Serbie en 2000 et tenté de renverser le régime biélorusse en 2001, diverses Fondations américaines selon Victoria Nuland (elle était déjà là) apportèrent aux mouvements d’opposition un financement qui a dépassé 5 milliards de dollars depuis 91.    

Pour de nombreux Ukrainiens, l’arrivée du Président Iouchtchenko signifiait une meilleure démocratie et un rapprochement avec l’UE rompant avec le régime post-communiste toujours soutenu par le puissant camp du Donetz dans un pays constitué artificiellement après-guerre et resté totalement divisé entre l’est russophone et l’ouest pro-occidental.

Mais Iouchtchenko battit très vite des records d’impopularité et Ianoukovytch défait en 2004 remporta sans irrégularité, selon les observateurs internationaux, l’élection présidentielle de 2010 (le Président sortant ne recueillant que 5.45% des voix !).

Le retour au pouvoir du parti pro-russe allait entraîner un mouvement vers l’arrière se traduisant par une amélioration des relations de l’Ukraine avec la Russie et une dégradation des relations avec l’UE.

En 2014, des manifestations pro-européennes massives allaient marquer une nouvelle révolution, la révolution du Maïden, coup d’Etat entraînant la fuite du Président Ianoukovytch et la mise en place d’un nouveau gouvernement pro-occidental.  

Le nouveau Parlement vote aussitôt des lois de décommunisation (965 statues de Lénine sont déboulonnées) mais des mouvements anti-Maïden à Sébastopol, Donetsk, Louhansk et Kharkiv se manifestent après abrogation de la loi promouvant le Russe comme une des langues officielles dans ces régions où il était parlé par une majorité de la population.

Des brigades d’auto-défense sont créées à Sébastopol où se trouve la base navale de la flotte russe de la mer Noire louée à l’Ukraine depuis 1954, date à laquelle la Crimée avait été donnée à la République soviétique d’Ukraine par Khrouchtchev.

Début mars, à la suite d’un référendum organisé par la Russie (sic) la république autonome de Crimée autoproclamée demandera son rattachement à la Fédération de Russie et dans le courant du mois de mai des référendums d’autodétermination sont organisés dans les oblasts de Donetsk et de Louhansk recueillant une très large majorité des suffrages. Deux Républiques séparatistes seront aussitôt auto-proclamées entraînant l’intervention immédiate de l’armée ukrainienne qui finalement sera stoppée puis reculera face aux séparatistes.      

La Guerre du Donbass va alors s’embraser de 2014 à 2022 opposant le nouveau gouvernement ukrainien et les séparatistes pro-russes. Malgré un premier accord de Minsk pour un cessez-le-feu, elle causera 14.000 morts et entraînera le déplacement d’un million et demi de personnes.

En février 2015, François Hollande et Angela Merkel négocient un nouvel accord de paix et signent en présence du Président de l’Ukraine Porochenko et de Vladimir Poutine les accords Minsk 2. Mais très vite on assistera à une recrudescence accrue des incidents armés, chacune des deux parties s’en rejetant mutuellement la responsabilité.

En 2019, Volodymyr Zelensky, acteur comique de 41 ans est élu Président de l’Ukraine contre Porochenko dans un raz de marée électoral contre les difficultés économiques et la corruption.

3 ans plus tard, après 8 ans de conflits, en février 2022, la Russie reconnaîtra l’indépendance vis-à-vis de l’Ukraine des deux républiques séparatistes autoproclamées entraînant de facto une rupture de l’accord Minsk 2 et le 24 février les troupes russes entreront en Ukraine !

Elles occupent rapidement les Oblasts de Kherson et de Zaporijia mais sont repoussés contre Kiev et Kharkov. Après une bataille de 3 mois les Russes occupent Marioupol et prennent le contrôle de la mer d’Azov

L’invasion provoque une large réaction internationale menant à un isolement sans précédent de la Russie. Des sanctions économiques sont prononcées par les pays de l’OTAN qui livreront massivement armes et munitions à l’Ukraine.

On en est là au bout de 650 jours de guerre. La Russie affirme déjouer régulièrement des attaques de drones ukrainiens, la Maison Blanche met en garde le Congrès contre la fin de l’aide américaine qui permettrait à Poutine de l’emporter. La Crimée est régulièrement ciblée car elle est la base arrière de la flotte russe en mer Noire, Kherson subit depuis des mois les bombardements de l’armée russe. Zelensky renonce à intervenir devant le Congrès américain.

Le conflit israélo-palestinien vient compliquer la donne. Les médias ne se focalisent plus sur un conflit qui dure. Zelensky annule les élections Présidentielles et les reporte à la fin de l’invasion russe (sic) tandis que Poutine annonce, lui, qu’il va se représenter !  

Oui, on en est là !

On sait aujourd’hui que les sanctions économiques n’ont pas vraiment affecté la Russie mais ont au contraire démoli l’économie européenne. Les USA ont certes beaucoup prêté à l’Ukraine (110 milliards de dollars depuis 2022) mais là encore il faut savoir interpréter les chiffres. Les 110 milliards sont des prêts qu’il faudra que l’Ukraine rembourse. Ces prêts couvrent, comme autrefois le plan Marshall, l’achat exclusif de matériel américain (vendu avec les marges qu’on connait pour ce type de matériel, au moins 50%) et dans le même temps les USA après le sabotage de Nord Stream, ont pu déjà récupérer 50 milliards de dollars sur la vente du gaz de schistes aux européens !

Amis américains, ne vous rendez-vous pas compte qu’en poussant l’ours russe dans ses derniers retranchements vous l’engagez dans une union irréversible avec la Chine et les BRICS ?  Déjà Poutine bravant la condamnation de la CPI (dont vous-mêmes ne faites pas partie car sait-on jamais Colin Powell et Georges Bush pourraient être poursuivis pour 1 million de morts en Irak) n’a pas hésité à se rendre à Riyad, un bel allié que vous risquez de perdre ?

Il faut savoir arrêter une guerre. Reconnaître les erreurs commises à Yalta en créant un État artificiel, l’Ukraine qui, 80 ans plus tard, est toujours déchiré entre russophones et ukrainophones, les uns tournés vers la Pologne, l’Allemagne et l’Europe les autres vers la mère Russie.  

Vous avez peur que le gaz russe serve trop l’économie allemande. Vous avez peur d’une Europe européenne qui pourrait vouloir se reconstruire de l’Atlantique à l’Oural. Craigniez, par votre volonté insatiable de dominer le monde, d’être demain confronté à une puissance incontournable : celle des pays non alignés qui s’uniront avec des géants, la Chine, l’Inde, le Moyen Orient, l’Amérique latine et l’Afrique.

Pierre Chastanier, 10 décembre 2023

Revenir à la liste